Le
Vagabond, cette planète or et violette, surgit un beau jour
de nulle part et ose se mettre en orbite autour de notre Terre.
Bien sûr, c'est la consternation ! Les marées sont
augmentées par 80, les hommes meurent par dizaines de millions.
Et le pire, c'est qu'elle semble abriter des êtres étranges,
des humanoïdes félidés de surcroît, qui
enlève des hommes dans de vastes soucoupes ! Est-ce la fin
du monde ? Peut-être, mais en tout cas, l'humanité
ne sera plus jamais la même
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Ce
livre est intéressant à plusieurs points de vue. D'abord,
la technique narrative est passionnante : Leiber présente
dès le début de son livre des dizaines de personnages
que nous allons suivre lors de leurs aventures et de leurs confrontations
aux effets de la nouvelle planète. Cela permet à Leiber
de décrire de façon très complète et
réaliste les effets dévastateurs du Vagabond : raz
de marée, tremblement de terre, incendies, inondations monstrueuses,
flux et reflux gigantesques des marées
Mais il peut
aussi montrer la diversité des réponses humaines face
à ces périples. Certains, tels le Doc, se révéleront
à la hauteur, d'autres seront dépassés, mais
la plus grande partie subira les événements de façon
passive. De plus, Leiber a le talent de faire de ces gens des êtres
attachants, dont on se soucie.
L'autre point fort du livre, c'est la description de ces ET traqués,
dévastant la Terre sans le vouloir, malheureux de ne rien
pouvoir faire. Les humanoïdes félidés traduisent
l'amour de Leiber pour les chats, qui les place tout en haut de
l'échelle de l'évolution. La femme-chatte Tigrishka
et son amour avec un homme resteront d'ailleurs comme un grand moment
de la SF.
Le Vagabond est donc un ouvrage très bien construit, intelligent,
qui se place dans la digne tradition de ces romans catastrophes
portés à leur apogée par John Brunner.
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