La
Terre après une catastrophe nucléaire. La société
s'est reconstruite et l'humanité survit tant bien que mal
dans une écosphère tourmentée. Dans ce chaos,
des guérisseurs parcourent le pays et soignent les malades
grâce à leurs serpents génétiquement
modifiés, dont le venin devient le plus puissant des remèdes.
Mais pour Serpent, une jeune guérisseuse prometteuse, ce
sacerdoce devient un cauchemar quand son serpent du rêve,
qui efface la douleur, se fait tuer par des villageois effrayés.
Traumatisée, elle devra partir en quête d'un autre
serpent du rêve, sans se douter que les embûches qui
l'attendent la changeront pour toujours
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Le
Serpent du rêve est un texte d'une grande sensibilité,
un des " beaux " textes de la littérature de science-fiction,
genre traditionnellement dominé par la guerre et la brutalité.
Rien de tel dans ce roman. Nous suivons le parcours de Serpent,
une guérisseuse attachante qui est torturée par ses
échecs dont elle n'est pourtant pas responsable. Elle n'utilise
pour se défendre que sa volonté indomptable et les
paroles. On est loin de la figure machiste de Lara Croft ! L'utilisation
de serpents afin de guérir les malades est une très
bonne idée de McIntyre. C'est un renvoi au symbole du caducée,
dont les deux serpents entrelacés sont un symbole de résurrection
et de guérison. On est bien loin de la vision chrétienne
du serpent maléfique.
Les personnages féminins de ce roman sont les figures fortes.
Les hommes apparaissent le plus souvent fantasques et dominés
par leurs passions. On sent le féminisme de Vonda McIntyre
sans que cela soit outrancier. Le tout demeure subtil et nuancé.
Le Serpent du rêve mérite donc l'attention,
de part son caractère inhabituel et quasi poétique.
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