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Un feu sur l'abîme

De Vernor Vinge, prix Hugo 1993.

 

Une expédition humaine découvre, lors de l'exploration des confins de la galaxie, des archives d'une civilisation disparue depuis des millions d'années. Cette chance inouïe devrait donner aux Homo Sapiens, qui ne sont finalement qu'une race intelligente parmi des milliers d'autres dans cette galaxie surpeuplée, des avantages substantiels. Mais les archives sont un piège mortel, qui réveille une Perversion surpuissante, une terrible Intelligence Artificielle dont le but ultime est de dominer l'univers, quitte à le détruire. Quelques humains arrivent à s'enfuir avec à leur bord peut-être le seul moyen de la stopper, mais bientôt leur vaisseau spatial se retrouve naufragé sur une planète isolée et étrange, peuplée d'êtres étranges à la mentalité médiévale qui ne se doutent pas que la tranquillité de leur monde touche à sa fin…

 

Un feu sur l'abîme est, à l'image des livres de David Brin (cf Marée stellaire), une œuvre dans laquelle il est difficile de s'immerger facilement. L'environnement étrange demande une période d'apprentissage non négligeable, d'autant que l'histoire se divise en deux parties fort différentes qui finissent par s'unir mais uniquement vers la fin.
D'un côté, une partie se déroule dans un cadre aisément reconnaissable de SF traditionnelle, avec son lot d'espèces E-T pittoresques, ses vaisseaux fabuleux et son hyper-technicité. Tout cela manque d'originalité.
De l'autre, la plongée dans un monde médiévale peuplé par des créatures étonnantes, à la fois une et plurielles : leur conscience individuelle habitent plusieurs corps qui forment ainsi une meute, un être unique mais qui dirige tous ses membres. C'est sans doute la partie de l'histoire qu'il est le plus difficile à concevoir et l'on se demande au début où veut en venir l'auteur. Mais finalement, une fois l'effort de compréhension effectué, c'est aussi la grande richesse de ce livre, sa dimension exotique et xénoethnologique.
L'intensité de l'intrigue monte en puissance tout le long du fil du récit et l'on finit par dévorer Un feu sur l'abîme qui se révèle bien meilleur que le début ne le laisse supposer.
Si l'on ajoute à cela une galerie de personnages attachants pour certains, détestables comme il se doit pour d'autres, ce livre est une excellente lecture, qui n'a pas l'étincelle de génie d'un Hypérion ou d'un Dune, mais dotée d'une grande richesse qui mérite largement une lecture attentive.