Auteur
américain, il a suivi des études dans l'université
de Colombia. D'abord employé par l'administration sociale
(1962), il devient écrivain à temps plein à
partir de 1969. Zelazny fait partie de la " nouvelle vague
" d'écrivains de science-fiction, dont la prose devient
plus sophistiquée. L'autre grand exemple de cette époque
est Samuel Delany, auteur d'uvres poétiques marquantes.
Zelazny utilise comme fondation à ses uvres des thèmes
mythologiques, mais avec du recul qui se caractérise par
une ironie omniprésente et une forme littéraire très
élaborée.
Zelazny affectionne la forme de la nouvelle, il en produit plusieurs
à partir de 1962 paraissant dans le fameux magasine Amazing.
Les meilleurs sont rassemblées dans le recueil Une rose pour
l'Ecclesiaste (A Rose for Ecclesiastes 1967). Il remporte le prix
Nebula de la meilleure nouvelle pour Les portes de son visage, Les
lampes de sa bouche en 1966 (The Doors of his Face, The Lamps of
His Mouth, 1965). Son premier roman important de SF paraît
en en 1966 et reçoit le prix Hugo de cette année,
il s'agit de Toi l'immortel (This Immortal). Le héros, Conrad
Nomikos, est là encore une figure mythologique évidente
: immortel, possédant une force herculéenne, Nomikos
est un personnage attachant qui s'acharne à trouver un moyen
de sauver notre planète ravagée par une guerre nucléaire.
Le style de Zelazny, brillant, porte le roman à des sommets.
Ces mêmes thèmes sont abordés dans Le maître
des rêves (The Dream Master), mais avec une perspective inversée
: le héros, Charles Render, psychiatre capable de pénétrer
dans l'esprit de ses patients afin de les soigner, échoue
dans sa quête ultime et ne parvient pas à s'accomplir
pleinement.
Seigneurs de lumière (Lords of Light 1967) est la seconde
uvre de Zelazny a remporter un prix Hugo, celui de 1968. De
nouveau, les protagonistes sont des humains envoyés coloniser
une nouvelle planète dont certains deviennent des divinités,
hindoues en l'occurrence, en usant de technologies avancées.
La population humaine asservie sera libérée par Sam,
un personnage prométhéen. Tous les thèmes favoris
de Zelazny sont donc présents, portés à une
perfection baroque et riche.
Ses romans ultérieurs sont moins achevés, encore que
l'Île des morts (Isle of the Dead 1969) ait été
très bien accueilli par la critique française. Royaume
d'ombres et de lumières (Creatures of Light and Darkness
1969) pêche par un style tellement riche qu'il en devient
confus. Ses protagonistes sont des dieux égyptiens, Zelazny
est toujours autant attiré par la thématique mythologique.
Les culbuteurs de l'enfer (Damnation Alley 1969) est comparativement
plus sombre, l'action se déroulant dans une Amérique
post-apocalyptique.
Par la suite, Roger Zelazny est bien sûr surtout connu pour
ses séries fantasy des Princes d'Ambre, dont la parution
s'étale de 1970 (Les neufs princes d'Ambre, Nine Princes
in Amber) à 1991 (Prince du chaos, Prince of Chaos). Ces
sagas retracent les intrigues et disputes des habitants d'Ambre,
seul véritable réalité à la base de
toutes les autres dimensions. Les héros sont des demi-dieux
habiles et querelleurs, dont on suit avec beaucoup de plaisir les
aventures.
Il continue néanmoins à
produire des romans de SF (notamment Deus Irae en 1976 avec Philip
K. Dick, L'il du chat, Eye of Cat en 1982) mais Zelazny ne
parvient plus à atteindre les sommets de ses uvres
antérieures.
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