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Philip
Kindred Dick est l'un des auteurs américains de SF les plus
connus et des plus importants. Originaire de Californie, il y a
résidé toute sa vie.
Sa carrière fort prolifique d'écrivain commence en
1952 avec la nouvelle " Beyond Lies the Wub ".
Suit une période durant laquelle Dick écrit énormément
de nouvelles, son premier roman véritable datant de 1953.
" The Cosmic Puppet " n'est pourtant pas encore
une œuvre majeure. Il faut attendre 1955 et la Loterie solaire
(Solar Lottery) pour que Dick soit reconnu par tous. Ce livre
présente une société futuriste dont la structure
sociale est régie par le résultat de la loterie du
Minimax et où le meurtre est légalisé par la
loi... L'influence de Van Vogt est très forte dans ce roman.
L'œil dans le ciel (Eye in the Sky, 1955) présente
un thème cher à Dick, en l'occurrence la subjectivité
de la réalité, mais il est là esquissé
en attendant d'autres œuvres plus abouties. Il faut attendre
1959 et la publication du Temps désarticulé
(Time out of Joint) pour que Dick produise de nouveau une
œuvre intéressante. La réalité n'est qu'illusion,
et l'environnement dans lequel vit le personnage principal n'est
qu'un leurre, qu'il finit par percer à jour.
Entre 1960 et 1962, Dick cesse temporairement d'écrire, il
a du mal à vivre de sa plume, mais dès 1962, il se
remet au travail.
Fort heureusement d'ailleurs car il remporte le prix Hugo 1962 avec
l'un de ses livres les plus connus, Le Maître du Haut Château
(The Man in the High Castle), l'un des exemples les plus
aboutis d'uchronie. Les Alliés ont perdu la guerre et les
puissances de l'Axe se sont réparties les Etats-Unis. Seul
un écrivain excentrique écrit un livre de SF dans
lequel les Alliés ont gagné la guerre… Dick manipule
les poncifs du genre et finit par les retourner complètement.
La décennie 60 est un tournant pour Dick qui trouve son public
et produit des œuvres majeures à un rythme effréné.
En 1965 sont publiés Dr Bloodmoney (Dr Bloodmoney
or How We Got Along After the Bomb) et Le Dieu venu du Centaure
(The Three Stigmata of Palmer Eldricht). Le premier présente
un monde post-apocalyptique, le second a pour thème une drogue
hallucinogène, distribuée par Palmer Eldricht, qui
est distribuée aux colons martiens afin de mieux supporter
la vie sur la Planète Rouge. Mais cette drogue joue avec
la réalité et transforme les illusions en réel.
Cette œuvre fera beaucoup pour donner à Dick une réputation
de drogué. A côté de ces livres majeurs, il
produit durant la décennie toute une série de romans
mineurs qui ne sont pas dépourvus d'intérêt.
Ainsi, Les Clans de la Lune Alphane (Clans of the Alphane
Moon 1964) décrit la structure d'une société
constituée de fous abandonnés sur une planète
lointaine : les paranoïaques constituent la classe dirigeante,
les maniaques sont les soldats, les schizophrènes sont les
poètes et les mystiques… C'est une vision ethnologique
très intéressante que nous livre Dick d'une société
qui, malgré tout, fonctionne… En attendant l'année
dernière (Now Wait for Last Year, publié
en 1966) reprend le thème de la drogue hallucinogène
qui joue avec la réalité du temps et qui permet au
héros, Eric Sweetscent, d'effectuer un parcours chimérique
dans des illusions improbables.
Blade Runner (Do Androids Dream of Electric Sheep),
publié en 1968, sort du lot indiscutablement, mais peut-être
est-ce du au film génial de Ridley Scott. Tout dans Blade
Runner est en ruine, en décrépitude. Plus rien
n'est vrai, ni les animaux, ni même ces êtres qui ressemblent
à des hommes mais qui n'en sont pas, et que Deckard doit
traquer et détruire. Avec Ubik, publié en 1969,
Dick atteint le sommet de son art. Tout en réutilisant des
thèmes déjà vus, il explore les obsessions
qui lui sont propres, à savoir l'illusion de la réalité.
C'est une œuvre superbe, bien difficile à résumer
tant elle est complexe.
1970 est une année charnière dans la vie de Dick,
qui perd lui-même le contact avec la réalité,
sa santé mentale est chancelante, la paranoïa le ronge.
Il plonge dans un mysticisme qui va dominer les dernières
années de sa vie. Ses livres s'en ressentent. La trilogie
divine, constituée de SIVA (VALIS 1980), de
L'invasion Divine (The Divine Invasion, 1981) et de
La Transmigration de Timothy Archer (The Transmigration
of Timothy Archer, 1982) est une œuvre hallucinée,
délirante, mais on peut être séduit par son
étrangeté absolue.
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