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Gros plan sur ...

Clifford D. Simak
(1904-1988)

Clifford Donald Simak commença à écrire de la SF dès 1931, mais sa carrière débuta véritablement à partir de 1938 avec la parution de ses histoires, telles que Rule 18 ou Reunion on Ganymede, dans le magazine Astounding Science-Fiction, dirigé par John Campbell. Simak ne fit pas de la SF sa principale activité, il fut en effet journaliste au Minneapolis Star de 1940 à 1977.
Sa première véritable nouvelle, Les ingénieurs du Cosmos (Cosmic Engineers) fut écrite en 1939 et remaniée en 1950. C'est un Space Opéra assez classique, tel qu'il en était fait avant la guerre, et somme toute peu intéressant.
La première œuvre véritablement personnelle de Simak est Demain les chiens (City, rédigé à partir de 1944). L'auteur arrive à maturité et son style éclate, constitué de nostalgie, d'aspiration à une vie pastorale, loin de l'agression urbaine. Demain les chiens comprend 8 nouvelles écrites de 1944 à 1951, et raconte comment la Terre est progressivement abandonnée par l'humanité et laissée aux soins de chiens intelligents, peut-être même plus que les humains, et de robots. On peut considéré à juste titre cet ouvrage comme un classique de la SF non violente, à l'instar du livre de Daniel Keyes, Des fleurs pour Algernon, une véritable vitrine du genre.
En 1951 paraît une autre œuvre majeure de Simak, Dans le torrent des siècles (Time and Again), dont le thème principal est le voyage dans le temps, accompagné toujours du message si particulier de Simak. Chaînes autour du soleil (Ring Around the Sun, 1953) est son roman suivant, racontant comment des mutants tentent en secret d'influencer et de contrôler l'économie mondiale, avec en plus le thème d'univers parallèles. La société urbaine y est encore sévèrement critiquée, au profit d'un retour à la nature, ou en tout cas, à une vie campagnarde.
Simak consacra alors son activité littéraire à la rédaction de nouvelles, de plus ou moins bonne qualité. Ses meilleures sont rassemblées dans les recueils suivants : La croisade de l'idiot (The Worlds of Simak, 1961), qui comprend notamment La grande cour de devant (The Big Front Yard, 1958) qui remporta un prix Hugo pour la meilleure nouvelle en 1959, et Tous les pièges de la Terre (All the Traps on Earth, 1962).
Le pêcheur (Time is the Simplest Thing) en 1961 marque le retour de Simak à la forme romanesque. Dans ce roman, l'espace est exploré non plus physiquement, mais par des hommes aux pouvoirs psi, qui peuvent projeter leur esprit à travers les étendues du cosmos. Une certaine odeur (They walked like men, 1962) présente des ET qui s'installent parmi les hommes et se mêlent de leurs affaires… L'année suivante voit la parution du chef d'œuvre de Simak, Au carrefour des étoiles (Way Station, 1963), qui remporte le prix Hugo 1964. C'est une histoire encore pleine de nostalgie, qui voit Enoch Wallace, vétéran de la guerre de sécession, quasi immortel et perdu dans le vingtième siècle, s'occuper secrètement d'une station de relais permettant aux ET de traverser la galaxie. Il s'agit sans doute du meilleur travail de Simak, tous ses thèmes favoris sont là exploités avec intelligence.
Suivent Les fleurs pourpres (All Flesh is Grass, 1965, des fleurs intelligentes arrivent dans un village rural américain), puis Eterna (Why Call them Back from Heaven, 1967), ayant pour thème l'immortalité, et Le principe du loup-garou (The Werewolf Principle, 1967). Ce sont des œuvres intéressantes, mais un cran en dessous par rapport à Au carrefour des étoiles.
La réserve des lutins (The Goblin Reservation, 1968) est plus proche de la Fantasy. Mais on sent que le vieil auteur est sur le déclin. Certes, il continue à écrire, mais à part A chacun ses dieux (A choice of Gods, 1972), qui reprend toujours les thèmes favoris de Simak (nostalgie, caractère bucolique, un monde dépeuplé, les robots libérés) et aussi Les visiteurs (The Visitors, 1980), des ET bien évidemment, le reste n'est que peu intéressant.

 
Clifford Simak est un auteur à part dans la SF. Ses œuvres sont calmes, apaisantes, imprégnées d'une douce tristesse nostalgique. La plupart du temps, les interactions entre les personnages sont pacifiques. Pas de bataille spatiale, de brutalité ou de violence, il n'est pas épique ou démonstratif. On lit Simak avec douceur et bonheur, en regrettant toujours que le monde auquel il aspirait est mort à tout jamais.