Clifford
Donald Simak commença à écrire de la SF dès
1931, mais sa carrière débuta véritablement
à partir de 1938 avec la parution de ses histoires, telles
que Rule 18 ou Reunion on Ganymede, dans le magazine Astounding
Science-Fiction, dirigé par John Campbell. Simak ne fit pas
de la SF sa principale activité, il fut en effet journaliste
au Minneapolis Star de 1940 à 1977.
Sa première véritable nouvelle, Les ingénieurs
du Cosmos (Cosmic Engineers) fut écrite en 1939
et remaniée en 1950. C'est un Space Opéra assez classique,
tel qu'il en était fait avant la guerre, et somme toute peu
intéressant.
La première uvre véritablement personnelle de
Simak est Demain les chiens (City, rédigé
à partir de 1944). L'auteur arrive à maturité
et son style éclate, constitué de nostalgie, d'aspiration
à une vie pastorale, loin de l'agression urbaine. Demain
les chiens comprend 8 nouvelles écrites de 1944 à
1951, et raconte comment la Terre est progressivement abandonnée
par l'humanité et laissée aux soins de chiens intelligents,
peut-être même plus que les humains, et de robots. On
peut considéré à juste titre cet ouvrage comme
un classique de la SF non violente, à l'instar du livre de
Daniel Keyes, Des fleurs pour Algernon, une véritable
vitrine du genre.
En 1951 paraît une autre uvre majeure de Simak, Dans
le torrent des siècles (Time and Again), dont
le thème principal est le voyage dans le temps, accompagné
toujours du message si particulier de Simak. Chaînes autour
du soleil (Ring Around the Sun, 1953) est son roman suivant,
racontant comment des mutants tentent en secret d'influencer et
de contrôler l'économie mondiale, avec en plus le thème
d'univers parallèles. La société urbaine y
est encore sévèrement critiquée, au profit
d'un retour à la nature, ou en tout cas, à une vie
campagnarde.
Simak consacra alors son activité littéraire à
la rédaction de nouvelles, de plus ou moins bonne qualité.
Ses meilleures sont rassemblées dans les recueils suivants
: La croisade de l'idiot (The Worlds of Simak, 1961), qui
comprend notamment La grande cour de devant (The Big Front Yard,
1958) qui remporta un prix Hugo pour la meilleure nouvelle en 1959,
et Tous les pièges de la Terre (All the Traps on Earth,
1962).
Le pêcheur (Time is the Simplest Thing) en 1961 marque
le retour de Simak à la forme romanesque. Dans ce roman,
l'espace est exploré non plus physiquement, mais par des
hommes aux pouvoirs psi, qui peuvent projeter leur esprit à
travers les étendues du cosmos. Une certaine odeur (They
walked like men, 1962) présente des ET qui s'installent
parmi les hommes et se mêlent de leurs affaires
L'année
suivante voit la parution du chef d'uvre de Simak, Au carrefour
des étoiles (Way Station, 1963), qui remporte le prix
Hugo 1964. C'est une histoire encore pleine de nostalgie, qui voit
Enoch Wallace, vétéran de la guerre de sécession,
quasi immortel et perdu dans le vingtième siècle,
s'occuper secrètement d'une station de relais permettant
aux ET de traverser la galaxie. Il s'agit sans doute du meilleur
travail de Simak, tous ses thèmes favoris sont là
exploités avec intelligence.
Suivent Les fleurs pourpres (All Flesh is Grass, 1965, des
fleurs intelligentes arrivent dans un village rural américain),
puis Eterna (Why Call them Back from Heaven, 1967), ayant
pour thème l'immortalité, et Le principe du loup-garou
(The Werewolf Principle, 1967). Ce sont des uvres intéressantes,
mais un cran en dessous par rapport à Au carrefour des
étoiles.
La réserve des lutins (The Goblin Reservation, 1968)
est plus proche de la Fantasy. Mais on sent que le vieil auteur
est sur le déclin. Certes, il continue à écrire,
mais à part A chacun ses dieux (A choice of Gods,
1972), qui reprend toujours les thèmes favoris de Simak (nostalgie,
caractère bucolique, un monde dépeuplé, les
robots libérés) et aussi Les visiteurs (The Visitors,
1980), des ET bien évidemment, le reste n'est que peu intéressant.
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