Rage
across Egypt est le dernier en date des suppléments consacrés
à des régions spécifiques du monde. En outre,
il fait partie du projet annuel de White Wolf, baptisé "
L'année du Scarabée ", qui vise à mettre
l'Egypte au cur des confrontations entre les diverses créatures
surnaturelles, vampires, momies et bien sûr, loups-garous.
Rage across Egypt fournit donc toutes les informations au
Conteur désireux d'envoyer ses personnages à l'aventure
au Pays des Morts.
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Ce gros supplément de 140 pages est divisé en 5 chapitres
principaux et deux appendices. L'introduction est constituée
d'une légende qui raconte comment un jeune Arpenteur Silencieux,
Khepri, tenta de sauver l'âme d'une puissante Parente magicienne,
Nephtys, devenue alors une Vampire. L'histoire est intéressante
et assez bien racontée.
Le premier chapitre présente avec beaucoup de détails
l'histoire de l'Egypte depuis la plus haute antiquité. L'histoire
" réelle " se mêle à celle des créatures
surnaturelles qui prospèrent dans cette région. Ainsi
est racontée la lutte entre Apophys, un aspect du Ver pour
les Arpenteurs Silencieux, et la tribu de ces derniers ; la puissante
malédiction qui en découla et qui empêche encore
aujourd'hui les Garous qui font partie de celle-ci de regagner de
la Gnose en Egypte de façon traditionnelle ; l'Ahadi, le
pacte de non-aggression qui existe entre les différents Changeurs
de Forme.
Le deuxième chapitre présente les populations qui
vivent en Egypte, la société islamique et ses préceptes,
la région géographique, sa faune et sa flore. Les
villes principales sont décrites, avec leurs particularités
surnaturelles. L'autre grosse partie de ce chapitre est la description
de l'Umbra égyptienne, si particulière de part la
présence plus forte ici des esprits des morts. Il n'est pas
rare pour un Garou de se retrouver sans le vouloir perdu dans l'Umbra
Noire, normalement interdite aux êtres vivants. Outre la Pénumbra,
l'Egypte a généré douze " Domaines "
spirituels principaux, qui sont décrits en détail.
Le territoire mystique de l'Egypte est lui-même défini
par quatre tours mystérieuses, aux origines incertaines,
réparties aux quatre points cardinaux. Enfin, 14 Caerns sont
présentés, avec le nom des principaux Garous qui s'en
occupent.
Le troisième chapitre est centré sur les 13 tribus
des Garous, la façon dont elles sont installées en
Egypte et une description plus détaillée d'un Garou
par tribu, généralement susceptible d'être un
protagoniste lors d'une aventures. Les personnages sont très
divers, avec une palette de motivations très large et intéressante.
Le quatrième chapitre dévoile au Conteur les intrigues
principales qui risquent de mettre à bas le fragile équilibre
surnaturel de l'Egypte. Il y a assez de matière pour faire
jouer deux ou trois chroniques sans problème, même
si cela exigera du Conteur beaucoup de travail. Certes, le canevas
est là, mais les détails sont vagues et devront être
approfondis.
Enfin, le dernier chapitre est consacré aux ennemis des Garous,
notamment la Pentex, dont la filiale pétrolière, l'Endron,
cherche à construire un pipeline permettant de souiller tranquillement
le pays. Danseurs de la Spirale Noire, fomori et autres créatures
plus spécifiques à l'Egypte, tels les Ushabti, des
esprits liés à une figurine, sont passés en
revue.
Le premier appendice a comme sujet les Mokolé, dont les liens
avec le Nil et ses crocodiles d'antan sont encore très forts,
et les Bubasti, des Bastet qui survivent tant bien que mal en Egypte
tout en luttant contre les forces du Ver. Le deuxième appendice
présente 13 esprits plus ou moins bénéfiques
(voire carrément hostiles avec les Buveurs d'Ames) que l'on
trouve en abondance en Egypte.
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Au
final, Rage across Egypt est un supplément intéressant,
riche en intrigues des plus variées, qui permettra aux joueurs
de rentrer en interaction avec des créatures très diverses,
Bastet, Ratkin, Mokolé, Séthites, spectres et autres
horreurs surnaturelles. L'ambiance est très particulière
et permet de vraiment se dépayser. Par contre, les illustrations
ne sont pas une réussite en règle générale.
La matière première est là, mais elle exigera
du Conteur un gros travail à la fois pour parvenir à
élaborer une atmosphère digne de l'Egypte et pour en
faire un chapitre de la vie des personnages dont ils se souviendront
longtemps. |