Projet
IGI est un jeu d'action 3D vous mettant dans la peau de David
Jones, un ancien des SAS britannique, uvrant en freelance
pour le compte de l'ONU. Trait particulier : inexpression totale
(peut-être est-ce la traduction graphique du flegme britannique).
Sa mission du jour : récupérer une arme nucléaire
ex-soviétique tombée -comme il se doit- en de mauvaises
mains
Le scénario n'a donc rien de bien surprenant pour l'amateur
de base de Tom Clancy. Si l'intrigue n'est pas des plus originales,
les divers rebondissements ont le mérite de vous amener sur
14 immenses cartes qui suffisent à vous donner l'envie de
continuer à jouer. En effet, les décors sont simplement
magnifiques et les cartes dotées d'une profondeur de champ
quasiment illimitée (du quasi-jamais vu) : dans IGI, vous
pouvez donc vous baladez pendant de longues heures dans la plaine
ukrainienne sans tomber sur le mur de ciel bleu (ou plutôt
gris, fait pas beau en Ukraine) à la Truman Show. D'un façon
plus prosaïque : cela vous permet de vous placer un peu où
vous voulez pour étudier le terrain, le camp ennemi et sélectionner
le meilleur point de sniping
On peut donc saluer cette performance
qui traduit un souci du détail de la part des concepteurs,
lequel est confirmé par l'ensemble du jeu (très beaux
effets de neige, de pluie, bruitages
). Cette réussite
est d'autant plus appréciable que le jeu ne nécessite
pas une énorme configuration et reste très fluide
(pas de clipping, quelques collisions surtout dans les derniers
niveaux mais rien de bien grave
évitez quand même
de rester sur les seuils de portes métalliques, vous risqueriez
de vous trouvez éjecté hors de la carte). Sur le plan
graphique, le seul bémol demeure une modélisation
un peu décevante des visages mais là, on chipote
Côté jouabilité, la prise en main est facile.
Les touches de contrôle sont paramétrables et le personnage
répond bien : on retrouve le standard bien rôdé
du clavier/souris à la Half-Life.
La comparaison s'arrête cependant vite car IGI n'est pas un
Doom-Quake-like. Votre espérance de vie est proportionnelle
à votre furtivité car les adversaires -s'ils ne sont
pas très malins- sont extrêmement précis dans
leurs tirs. Leur tir est d'autant plus meurtrier que les effets
des armes sont des plus réalistes
Donc si on fonce dans
le tas, on meurt très vite
une seule rafale suffit.
Ce réalisme est d'ailleurs l'un des points forts du jeu :
avant d'y aller, il vous faut étudier la situation avec soin
(vous disposez d'ailleurs de jumelles très performantes à
utiliser sans modération pour repérer les ennemis
et les caméras) et la jouer subtile. Toutes les armes ont
leur intérêt (ne serait-ce que pour leur bruit comme
le Glock) : les armes à silencieux comme le HK-MP5S ou le
royal Dragunov SVD (fusil à lunette) sont des alliés
précieux à utiliser avec doigté, le AK-47 (dont
vous trouverez beaucoup de munitions sur vos adversaires ce qui
en fera votre arme de base) ou la mitrailleuse Minimi ont un fort
pouvoir vulnérant (une seule balle suffit souvent, évitez
les rafales peu précises), le M16 a un tir précis
même en rafale et est livré avec le lance-grenade M203
Gérez bien les munitions et rock'n roll (car il peut en transporter
des armes le bougre
)
Les effets des armes sont renforcés par la réactivité
des décors : les munitions puissantes traversent les cloisons
peu épaisses comme les portes en bois, les balles ricochent,
les impacts criblent les murs, certaines caisses explosent
Quel
plaisir de pouvoir admirer un hangar criblé d'impacts de
mitrailleuse lourde! Il manque seulement "l'odeur du napalm
au petit matin" et on se sentirait presque des humeurs d'Apocalypse
Now
Avant de mettre en place un plan efficace, il vous faudra donc quelques
tentatives, ce qui rallonge d'autant la durée de vie du produit
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Cette
remarque nous amène au point qui fâche
IGI
est long à terminer pour deux raisons : la première
est la taille des cartes ; l'autre, un peu moins positive voire
franchement pénible pour les derniers niveaux (en particulier
le dernier qui met "normalement" plus d'une heure à
être achevé) est qu'il n'existe pas de sauvegarde à
l'intérieur d'un niveau : soit vous le finissez d'un trait
soit vous recommencez tout depuis le début
Cela peut
vite devenir un peu frustrant lorsque le niveau est très
long et que vous échouez près du but à cause
d'une rafale bien placée associée ou non à
l'effet "Enterprise" (c'est à dire un ou plusieurs
gardes téléportés en face de vous ou derrière
vous une fois l'alerte donnée
méfiez vous des
postes de gardes vides, il suffit que l'alarme résonne et
trois bérets rouges armés de Spas12 apparaissent
A
certains niveaux, il peut même y avoir des légions
entières cachées dans la salle du fond
).
Cependant, la qualité de la réalisation, le réalisme
d'ensemble et le côté tactique très réussis
font d'IGI un jeu parfaitement recommandable.
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